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Allemagne : Crise énergétique, un des piliers européens touché

Point d’ensemble

L’Union Européenne s’efforce de trouver des solutions pour éviter que la crise énergétique ne se transforme en crise économique.

L’Allemagne souhaite que les prix de l’électricité soient plafonnés dans les semaines à venir. La Pologne cherche à limiter les prix de toutes les importations de gaz naturel. L’Espagne affirme que l’Union européenne doit s’assurer que les services publics disposent d’un financement adéquat. Les liquidités devraient être au cœur des discussions.

Pendant ce temps, les industries à forte consommation d’énergie, qui ont été contraintes de fermer des usines en raison de la flambée des prix du gaz naturel et de l’électricité, ont un message singulier pour les responsables : Faites quelque chose, et vite.

Les points de développement clés de ces dernières semaines :

  • L’avertissement de Lehman sur l’énergie suscite une avalanche d’aides financières.
  • Equinor déclare que 1,5 billion de dollars d’appels de marge risquent de compromettre le commerce de l’énergie.
  • Des centaines de services publics locaux en Allemagne sont sous pression, et le géant de l’énergie Uniper, qui a été renfloué, pourrait avoir besoin d’encore plus de fonds.

Les prix à terme du gaz négociés à Amsterdam ont baissé de 2,5 % après avoir chuté de 13 % plus tôt ce vendredi. La baisse des prix est un soulagement pour le marché, l’augmentation des stocks de gaz en Europe contrebalançant les risques d’approvisionnement de la Russie. Mais les fourchettes de négociation sont encore très larges « reflétant le niveau élevé d’incertitude et de volatilité », selon EnergyScan, la plateforme d’analyse de marché d’Engie SA.

Le chancelier allemand Olaf Scholz estime qu’il y a de bonnes chances que l’Union Européenne s’accorde rapidement sur un mécanisme de plafonnement des prix de l’électricité.

L’Allemagne a décidé de remplacer toutes ses importations d’énergie russe, notamment de gaz naturel, dès la mi-2024, un effort herculéen étant donné que la première économie européenne dépend de Moscou pour le combustible qui alimente son industrie.

L’Allemagne, la plus grande économie d’Europe, se débat avec sa dépendance à l’énergie russe. Elle est au milieu d’une crise énergétique européenne paralysante qui a fait exploser l’inflation et poussé le pays vers la récession. Les prix de l’électricité se sont envolés de plus de 600 % au cours de l’année qui s’est achevée en juillet, en raison de la flambée des prix du gaz naturel, accentuant la pression sur les entreprises et les consommateurs.

Factures énergétiques européennes

En 2021, la Russie représentait 55% des importations de gaz de l’Allemagne, un niveau qui était tombé à 26% fin juin 2022, en raison d’une réduction significative des flux via le gazoduc Nord Stream 1, qui fonctionne à seulement 20% de sa capacité. L’inflation des prix à la production – une mesure des prix facturés par les fabricants lorsque les marchandises quittent leurs usines, et un indicateur avancé de l’inflation des prix à la consommation – a bondi à 37,2 % au cours de l’année qui s’est terminée en juillet, la plus forte hausse depuis le début des enregistrements en 1949, selon les données officielles de la semaine dernière.

L’économie allemande a stagné au deuxième trimestre de 2022 et de nombreux prévisionnistes s’attendent à une récession imminente. La Banque Centrale allemande s’attend désormais à ce que l’inflation passe de 8,5 % en juillet à plus de 10 %, ce qui serait le niveau le plus élevé depuis le début des années 1950.

Un ralentissement de l’économie allemande est une mauvaise nouvelle pour ses voisins européens. Pourtant, selon les analystes, la probabilité qu’une crise économique et financière de grande ampleur secoue la zone euro, à l’instar de celle du début des années 2010, reste faible.

D’une part, la BCE est désormais rompue à la gestion des ralentissements économiques par le biais de mesures d’urgence telles que les achats d’obligations et l’augmentation des taux pour contrer l’inflation galopante.

D’autre part, viennent s’ajouter à la crise énergétique des vagues de chaleur qui se sont abattues sur l’Europe et qui ont fait baisser le niveau des eaux du Rhin, perturbant la navigation sur une artère de transport cruciale pour les usines allemandes. Le secteur manufacturier allemand s’est contracté en juin et en juillet, selon les données d’enquête préliminaires publiées mardi dernier par le S&P Global.

Point Technique

Pour ce point technique, j’ai volontairement pris l’indice GERMID50 qui représente le secteur des mid-caps allemandes donnant un point de vue beaucoup plus global de l’économie ‘’intérieure’’ du pays. Les entreprises présentes dans l’indice sont généralement locales et interviennent moins sur le plan international.

GERMID50 secteur des mid-caps allemandesSource : Plateforme ActivTrader - Graphique hebdomadaire

La tendance est très claire, depuis fin 2021 l’indice peine à retrouver un momentum haussier, affichant une baisse de plus de 32 % depuis ses plus hauts.
 Nous avons même, à l’heure où j’écris ces lignes (semaine du 4 septembre), ouvert sous les plus bas de l’année.

Le contexte actuel pousse à penser que l’indice pourrait aller encore plus bas, et afficher une fin d’année 2022 encore plus rouge qu’elle ne l’est actuellement. Techniquement parlant, le prochain support majeur se trouverait au niveau des 22 600 points, soit environ une baisse de plus de 37 % depuis ses plus hauts.

Les catalyseurs baissiers sont bien trop présents pour permettre aux acheteurs de reprendre la main sur le moyen-long terme.

A contrario, l’indice DAX40 se maintient un peu plus haut que ses plus bas annuels :

indice DAX40Source : Plateforme ActivTrader - Graphique hebdomadaire

L’indice affiche une tendance clairement baissière depuis le début de l’année 2022. Il lâche plus de 23 % depuis ses plus hauts annuels.
 Les entreprises composant l’indice tiennent dû à leurs activités à l’internationales.

Une reprise des 14 000 points serait alors un bon signal pour les investisseurs pour une reprise moyen terme. Cependant, la crise énergétique avec l’hiver qui se rapproche petit à petit et la politique actuelle de la BCE n’envisagent rien de bon pour la suite du secteur européen et allemand.

Dans le cas le plus pessimiste, le prochain support majeur se trouve au niveau des 11 500 points, engendrant une baisse de quasiment 30 % de l’indice depuis ses plus hauts.

Il ne va pas sans dire que la tension est plus que palpable du côté macroéconomique et financier. Nous nous rapprochons petit à petit de la période hivernale, période où l’énergie devient plus que nécessaire pour assurer le bon fonctionnement de nos industries et surtout pour alimenter le quotidien de millions de personnes. Il va falloir regarder de très près les choix des gouvernements quant à cette crise qui ne cesse de s’accroitre, car c’est une économie de marché et surtout le quotidien d’êtres humains qui en dépendent.

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